Ce dimanche 21/02/2016, deux de nos collègues, le président du conseil scientifique et le vice doyen chargé de la post-graduation (secrétaire de séances du CSF) de la faculté des sciences exactes de l'université de Sidi Bel Abbès ont été condamnés à 6 mois de prison avec sursis et une amende de 300.000DA.
Les faits reprochés sont l'existence de deux PV. Dans un premier PV (minutes) de réunion du CSF figure une liste de jurys de soutenance de doctorat dont les avis de soutenances sont sous réserve que les revues de publication de leurs articles soient non payantes (conformément à la réglementation). Dans un deuxième PV (final et signé), le dossier de l’un des candidats a eu un avis défavorable après vérifications et constatation que la revue où est édité l'article est payante. Cette pratique de donner des avis favorables sous réserves a été instituée, même par d'autres CSF, pour éviter les lenteurs bureaucratiques aux candidats et éviter l'attente des réunions du CSF qui sont réglementairement en nombre limité (4 sessions ordinaires par an).
Malgré que les délibérations du conseil scientifique soient collectives et que ses avis ne soient que consultatifs, les personnes de deux de nos collègues ont été mises en cause. Nous rappelons que la constitution de notre pays consacre expressément les libertés académiques et de recherche scientifique. Ainsi, la pénalisation du travail du Conseil scientifique tombe en contradiction flagrante avec la loi fondamentale de la république, source de toutes les lois et règlements.
La pénalisation de l’acte de gestion des activités pédagogiques et scientifiques pousserait à la désertion des enseignants de toutes les instances et responsabilités pédagogiques. Ceci entrainera à coup sûr la paralysie et le blocage de différentes structures de l'université et de cette dernière dans son ensemble.
Cet appel n’est pas dédié seulement à la solidarité avec nos collègues, tant qu’ils sont innocents, mais pour aussi tirer la sonnette d’alarme. Cette condamnation peut faire jurisprudence. Les pouvoirs publics, à leur tête notre tutelle, doivent poser des garde-fous pour protéger l’universitaire dans ses missions et tâches.
Nous appelons à la mobilisation de tous les enseignants à se tenir prêts pour exiger la protection de l'enseignant et de sa dignité dans son travail.
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