Après les travailleurs du site Oggaz, en grève de la faim depuis deux mois, et les 40 travailleurs de l’unité de Keddara, qui ont observé hier une journée de protestation devant le siège de la direction générale de Lafarge, cette fois-ci ce sont les travailleurs de Samba de Hammam-Mélouane qui leur emboîtent le pas pour dénoncer à leur tour le licenciement de 37 employés de leur unité.
Les protestataires se sont retrouvés hier matin devant le siège de la société française à Bab-Ezzouar, à Alger, avec leurs collègues de Mascara pour exprimer ensemble leur colère contre les responsables de la société Lafarge. “La société vient de licencier 20 travailleurs exerçant sur le site de Hammam Mélouane alors que 27 autres travailleurs attendent le même sort cette semaine”, affirment les représentants des travailleurs.
Ces derniers s’interrogent sur le silence du ministère de Travail, des autorités et de l’UGTA sur ces mesures de licenciement jugées abusives et non réglementaires, qui affectent une centaine de travailleurs algériens. “Ces décisions de licenciements répétés et injustifiés, pris en violation de la loi 90/11, commencent à affecter le moral des autres travailleurs du groupe, car personne n’est à l’abri si les pouvoirs publics ne décident pas de réagir à ces mesures arbitraires”, indiquent les travailleurs de l’unité Samba.
Même sentiment d’exacerbation du côté des 16 travailleurs d’Oggaz de Sig, qui observent depuis deux mois une grève de la faim devant le siège de la société dans une indifférence générale. Les 16 travailleurs de cette unité ont été licenciés arbitrairement. “Nous en sommes au 52e jour de notre mouvement et aucun responsable n’a daigné nous approcher pour connaître la vérité sur ces mesures inhumaines”, a indiqué l’un des grévistes de l’entreprise qui exhorte le Premier ministre, M. Sellal, à intervenir pour mettre fin à leur calvaire.
Bien que plusieurs d’entre eux aient été évacués vers les hôpitaux pour subir des soins, seuls des membres de leurs familles sont venus s’en enquérir. “Les décisions de suspension qui nous ont été notifiées sont contraires à la réglementation”, affirment les grévistes de la faim.
Pour rappel, les travailleurs de l’unité Lafarge Beton Algérie de Keddara ont observé avant-hier un rassemblement devant le siège de la direction générale pour dénoncer la dissolution de leur unité et le licenciement d’une quarantaine d’employés.”Cette décision brusque et inhumaine a été prise au moment où les travailleurs attendaient la régularisation de leur situation et la satisfaction de leurs revendications exprimées dans un rapport adressé au directeur général en date du 13 janvier 2014”, ont affirmé les employés de l’entreprise.
Nos tentatives pour avoir l’avis des responsables de Lafarge sont demeurées infructueuses.
M. T., Liberté du 30 avril 2014
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