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jeudi 4 décembre 2014

Aomar Aït Aïder à Béjaïa. La soumission des élites m’a fait réagir

L’Université algérienne va mal. «Et on ne peut pas se permettre de continuer ainsi», alerte Aomar Aït Aïder, auteur du livre Université, le chaos, sorti aux éditions Koukou, qui a animé un café littéraire à Béjaïa.

Le système universitaire fait de l’étudiant une victime insuffisamment armée dans le contexte de mondialisation. C’est moins cette dégringolade sur l’échelle de la compétence qui a motivé l’écriture du livre que le constat de la soumission de l’élite universitaire. «C’est la soumission des élites qui m’a fait réagir», a expliqué l’auteur, docteur d’Etat en physique et professeur à l’Université de Tizi Ouzou. La photo qui illustre, en pleine page, la première de couverture de son livre est on ne peut plus expressive : Rachid Haraoubia, ex-ministre de l’Enseignement supérieur, les yeux baissés, assis à côté de Bouteflika.
Dans la posture du ministre se lit la soumission des élites. «La domestication est un réflexe naturel du pouvoir politique. On a eu toujours tendance à mettre la main sur les syndicats», souligne l’enseignant qui remonte jusqu’à l’époque de l’UGEMA, et à celle où l’on donnait instruction pour que «l’école soit une pépinière active du FLN». «Le CNES est récupéré par le pouvoir», regrettent des enseignants dans la salle. Et au conférencier de confirmer : «Le CNES domestiqué est une vérité», rappelant le nom d’un de ses animateurs qui n’est autre que «l’actuel frère du président», Saïd Bouteflika.
Le contrôle exercé sur l’Université, la politique d’arabisation qui a atteint les sciences sociales, le système LMD «hybride et un peu bâtard» et bien d’autres tares ont donné «le sinistre d’aujourd’hui». Pour une enseignante à l’Université de Béjaïa, les lois sont faites pour garantir la mise à l’écart des compétences, voulant pour illustration les critères de recrutement des enseignants-chercheurs qui consacrent «l’allégeance». Aomar Aït Aïder ne propose pas de solution, mais sait que «la communauté universitaire n’est pas impliquée dans son avenir, comme toute la société d’ailleurs». «Le seul souci de l’étudiant est d’avoir son diplôme même au rabais et de partir ailleurs», dit-il, notant qu’en France il est exigé, dans le système LMD, d’avoir 70% de ses crédits pour prétendre passer au palier supérieur. «Ici, on passe avec ses dettes, pour peu qu’on a 10 de moyenne même avec compensation», se désole-t-il, bifurquant sur le rôle des conseils pédagogiques à qui «on dicte des critères». «Si les conseils pédagogiques avaient joué leur rôle, on n’en serait pas là» estime-t-il.

In El Watan 
Par Kamel Medjdoub

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