Cette année, la reprise de travail; présentée comme rentrée pédagogique; s'annonce des plus catastrophiques. Par ses décisions unilatérales et irréfléchies, l'administration met en péril le devenir de l'université algérienne et portera ainsi le coup de grâce au peu de crédibilité qui reste à cette dernière. Alors que certaines universités n'auraient même pas entamé les enseignements du deuxième semestre, l'administration se suffirait d'une période de deux (02) semaines pour faire passer les examens aux étudiants et valider ainsi l'année "PEDAGOGIQUE". La mise en ligne des cours et l'utilisation très réduite de l'enseignement à distance ne pourraient en aucun cas se substituer à l'enseignement en présentiel. Si tel serait le cas, le nombre de documents et de cours, se trouvant sur la toile depuis fort longtemps, permettrait de se passer de la majorité des enseignants et la tâche des promoteurs de ce scénario se limitera à assurer le nombre nécessaire de "SURVEILLANTS" pour les examens de fin de cycle. D'autre part il est illusoire de prétendre utiliser cet enseignement en ligne au vu des disparités sociales existantes entre les étudiants et la mauvaise qualité de la connexion quand elle existe.
Est-il réaliste de prétendre rattraper les quinze (15) semaines d'enseignement présentiel en deux (02) semaines avec des séances réduites du tiers de leur temps (2/3 des 2/15) soit moins de 9% du temps règlementaire imparti?
Il est certes difficile d'assumer un réel rattrapage suite de tout ce temps perdu fuir un problème n'a jamais servi à le résoudre. La démarche règlementaire et rationnelle est la convocation des comités pédagogiques (C P C) enseignants-étudiants-administration; pour débattre des modalités de rattrapage qui devrait s'étaler sur plusieurs années.
C'est le prix à payer pour ne pas se lancer dans une stratégie lourde de conséquences sur la chaine de transmission des connaissances et la crédibilité des formations.
Par ailleurs la proposition de l'élargissement de l'accès au master et doctorat à tous les étudiants aura pour première conséquence la création de troubles au sein de l'université. Les conditions matérielles en équipements et d'encadrement ne pourraient supporter cette charge et ce n'est certainement pas l'enseignement à distance préconisé qui ferait l'appoint ou combler ce déficit. Les formations de second et troisième cycle exigent un contact direct Etudiant-Encadreur. Avant toute décision dans ce sens un audit sur ces formations et les conditions d'accès est nécessaire. Banaliser l'accès à ces formations pour écarter les réflexes de favoritisme; sources de nombreux scandales rarement punis; ne fera que discréditer un peu plus les diplômes délivrés et donner le coup de grâce à la "recherche" en Algérie.
Ce type de propositions ou (décisions) populistes ne feront que retarder et amplifier un peu plus le favoritisme et passe droits dans les différents recrutements. Elles viennent aussi; et surtout; introduire la discorde entre étudiants et enseignants; en particulier celles et ceux qui refusent de participer à la déchéance de l'université; et créer ainsi un abcès de fixation dont le but serait d'éloigner l'université (les étudiants) des grands mouvements et enjeux nationaux.
Oran le 18-08-2020
P/Le bureau National Kaddour CHOUICHA
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Donnez votre avis sur cette actualité!
شارك برأيك