vendredi 11 mars 2016

El Watan | Sidi Bel Abbès : La protestation couve à l’université

Le Syndicat des enseignants du supérieur solidaires (SESS), réuni en assemblée générale mardi, a décidé d’une journée de protestation pour lundi prochain et du gel des délibérations des conseils scientifiques de l’université Djilali Liabès, suite à la condamnation, en février dernier, de 2 enseignants.

Le président du conseil scientifique et le vice-doyen chargé de la post-graduation de la faculté des sciences exactes ont, pour rappel, été condamnés à 6 mois de prison avec sursis et une amende de 300 000 dinars chacun pour avoir validé deux procès-verbaux du conseil scientifique. Lors de cette AG, les enseignants ont mis en évidence «le mutisme incompréhensible et l’absence totale de la tutelle concernant cette affaire, malgré que l’administration locale rejette les allégations de falsification de PV et confirme que c’est le mode de travail de cette institution scientifique, qu’est le conseil scientifique», indique un communiqué du SESS. Dans ce même communiqué, les enseignants rappellent que la conférence générale de l’Unesco de 1997 (art. 17 et 18) consacre les libertés académiques qui ne pourraient s’exercer qu’avec l’autonomie des établissements du supérieur.

Elle préconise aussi qu’il est du devoir des Etats membres de protéger l’autonomie des établissements d’enseignement supérieur contre toute menace d’où qu’elle vienne (art. 19). Pour le SESS, le verdict de la justice concernant ces 2 enseignants «fera jurisprudence et ouvrira la boîte de Pandore sur toutes les formes et sortes de remises en cause de l’autonomie des entités pédagogiques et scientifiques». Aussi, l’assemblée générale a exprimé son refus de voir que ces enseignants «soient des boucs émissaires» et considère que «leur condamnation revient à la condamnation de l’entité morale élue qu’est le conseil scientifique, dont les décisions sont collégiales et le fonctionnement est sous l’autorité de l’administration».

Selon le syndicat, d’autres actions seront menées après les vacances de printemps, comme le gel des activités au sein d’autres organes pédagogiques délibérants.

Abdelkrim Mammeri,  El Watan du 10 mars 2016.


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