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mercredi 2 avril 2014

Cimenterie d’Oggaz (Mascara) :Colère des familles des grévistes de la faim

C’est pour un père, un mari ou un frère, que les familles ont fait le déplacement d’Oran,  de Chlef et d’autres communes de la région d’Oggaz, car depuis plus de 20 jours,  les 17 travailleurs ont entamé leur grève de la faim.

“Papa si je te trouve un travail est-ce que tu rentres à la maison ?”.  Ces  mots simples prononcés  par un petit bonhomme, n’ayant guère plus de 10 ans, à l’adresse de son père gréviste de la faim avec 16 autres de ses camarades employés de la cimenterie Lafarge d’Oggaz ont marqué les esprits de toutes les personnes présentes, mercredi, devant l’entrée du site de la cimenterie. C’est une longue étreinte qu’il aura comme réponse de la part de son père. Ce jour-là, en effet, un rassemblement  a été organisé par les familles et les proches des grévistes de la faim qui “demandent leur réintégration à leur poste de travail”.  

C’est pour un père, un mari ou un frère, que les familles ont fait le déplacement d’Oran, de Chlef et d’autres communes de la région d’Oggaz, car depuis plus de 20 jours, les 17 travailleurs ont entamé leur grève de la faim, installés dans de petites tentes balayées par le vent et la pluie et sous le regard des agents de sécurité et des caméras de surveillance de l’usine. L’absence de réaction de toutes parts les pousse à se manifester, à monter au créneau avec l’angoisse et l’inquiétude qui ne les quittent plus au fur et à mesure que les jours passent. 

Et comme pour justifier tout cela, c’est encore devant leurs regards impuissants que l’un des grévistes sera évacué en urgence par le SAMU de la Protection civile. Une ambiance lourde et chargée de colère se fera aussitôt ressentir avec les réactions des familles, les larmes fusent et les mots claquent : “Est-ce qu’ils veulent les laisser mourir comme cela ? Ils vont laisser des orphelins derrière eux, qu’est-ce qu’ils vont gagner à tuer nos maris?”, lâche une mère. 

D’autres proches  s’adressent aux travailleurs à l’intérieur de l’usine :  “Comment osent-ils agir de la sorte, continuer à travailler sans un mot, sans un geste pour leurs camarades, n’ont-ils aucun courage, aucune dignité d’homme pour les abandonner ainsi ?”, et certains presque à bout se disent prêt à manifester en bloquant la route et les camions. 

Du côté de la direction de Lafarge, la réaction sera rapide à notre présence sur les lieux avec un appel que nous recevons, dans la foulée, de la chargée de communication de la direction générale Lafarge à Alger. Pour le groupe français, la position reste la même justifiant les plaintes visant les grévistes pour, nous dit-on, “grève illégale, attroupement, agression à l’encontre de cadres, détérioration d’un fourneau, la justice a tranché, nous attendons la suite de la procédure  puisque nous avons fait appel”. Jusqu’ici, et sauf pour deux cas, en effet, Lafarge a été déboutée de toutes ses plaintes. 

Notre interlocutrice dira ne rien savoir de la multiplication des plaintes de  ces derniers jours obligeant  les grévistes de la faim  à répondre aux convocations de la justice et visant  à  les empêcher à rester à proximité de l’usine.  De même, alors que la représentante de Lafarge soutiendra dans un premier temps l’existence d’une médiation entre les deux parties, elle reviendra sur ses propos pour parler d’une médiation n’impliquant que “les responsables de Lafarge” aussi étrangement, et alors que la médiatisation de la situation amplifie.

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