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vendredi 9 mars 2012

La Tribune: Médiocrité

Malaise profond et baisse du niveau, un constat désolant quant à ce lieu du savoir qui ne se distingue plus par le rayonnement qui le caractérisait. Des enseignants désabusés et trop souvent plus préoccupés par leurs intérêts socioprofessionnels, des étudiants qui privilégient la facilité au détriment de l’effort et qui ne peuvent échapper aux conséquences de ce marasme, c’est malheureusement la situation qui prévaut au sein des universités algériennes. Celles-ci interpellent plus que jamais l’Etat et l’autorité de tutelle, la dégradation est telle que c’est la formation des futures générations et des futurs cadres qui est en jeu.

L’heure est grave, c’est vraiment le cas de le dire, l’état des lieux est alarmant. Mais cela ne semble pas avoir d’écho puisque les pouvoirs publics ne réagissent pas. D’année en année, l’université est rabaissée jusqu’à ne plus bénéficier de cette aura qui était la sienne, au point de devenir un espace commun. Un lieu de rencontre qui ne diffère pas de n’importe quel autre espace public. Les tares qui la gangrènent sont telles que le savoir n’est plus au centre de l’intérêt de tous les acteurs qui constituent sa raison d’être.

L’aspect pédagogique est relégué au dernier plan, c’est le résultat final qui importe pour nombre d’étudiants qui trouvent toujours une complicité agissante pour parvenir à leurs fins. «Avoir l’année», c’est le terme qui revient dans leurs bouches. Qu’importe si rien n’est fait dans ce sens, et s’ils terminent sans avoir acquis ce pourquoi ils ont accédé à l’université : une formation solide dans leur spécialité. Au lieu de ça, ce sont des diplômes au rabais qui couronnent leur passage, la médiocrité en prime. Certains enseignants jouent ce mauvais jeu en octroyant des notes qui propulsent des étudiants ayant fait de l’université un couloir de passage, mais le plus surprenant, c’est quand l’administration s’en mêle et instruit les enseignants dans cette optique. Favoriser des étudiants n’ayant pas obtenu la moyenne en les faisant passer à un palier supérieur.

Rachida Merkouche, La Tribune du 06 mars 2012
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