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mercredi 29 février 2012

La banalisation du plagiat au sein de l’université algérienne

Dr Ahmed ROUADJIA, dans un écrit paru dans ALGERIE-FOCUS, soulève un mal qui gangrène notre université depuis un certain temps. On le reprend ci-après.

Par Ahmed ROUADJIA, Professeur d’université.
Le plagiat et le remplissage sont le reflet fidèle non seulement d’une paresse intellectuelle flagrante, d’une quête facile pour l’obtention du diplôme pour le diplôme, signe de pure prestige, mais aussi et surtout une atteinte grave à l’image que l’on se fait du savoir et de la connaissance vrais. Forme vicieuse et viciée, le plagiat peut être saisi et défini comme une activité qui déshonore aussi bien la science que le pays qui la tolère ou dont la politique d’enseignement et d’éducation accorde la belle part à l’administratif au détriment de la compétence scientifique. Ce qui se passe dans notre pays depuis l’indépendance, c’est justement cet état d’esprit consistant à donner systématiquement le primat de l’administratif et du “technique” sur le scientifique qui, à son tour se trouve complètement asservi par le politique dont les humeurs ne s’accommodent pas d’avec l’autonomie de la pensée critique et de la science saisie dans ses diverses fonctions cognitives.

Le plagiat, et partant la dégradation constante du contenu de l’éducation, de l’enseignement et de la recherche dans notre pays ne sont pas des phénomènes étrangers aux rigidités des structures mentales et politiques de la machine d’Etat dont les rouages étouffent ou inhibent complètement l’esprit critique et les initiatives, individuelle et collective, susceptibles de transformer les énergies potentielles de la nation en des énergies cinétiques, c’est-à-dire en forces actives et créatrices de plus- value.

Quand le MESRS plagie des modèles de réforme exogène…

Censé corriger ces faiblesses, voire provoquer une réforme en profondeur de l’Enseignement supérieur de la recherche scientifique, le LMD tel qu’il est enseigné sous sa forme empruntée, nous mène en fait de dépendance en dépendance mentale et culturelle; car ce LMD dont on chante les prétendus mérites ou efficacité n’a pas été le produit de nos efforts de réflexion propres, mais le résultat d’un plagiat grossier et honteux pour un pays qui revendique son autonomie et son indépendance culturelle . Il procède d’une représentation politique aliénée au sens fanonien, et donc d’une posture hétéronome, selon Kant. Ce LMD est une imitation, une sorte de plagiat de mauvais goût opéré par le MESRS, appliqué à la sauvette, et non un projet de réforme original dont il pourrait revendiquer avec fierté la paternité .

Dès lors, se pose la question suivante : Comment peut-on faire griefs aux enseignants et aux étudiants qui font du plagiat et du remplissage une profession de foi quand notre tutelle elle-même s’adonne sous couvert de légalité à cette pratique de copiage en forme de transposition de modèle exogène? Le LMD n’est-il pas cette forme officielle et détournée du plagiat dont on dénonce pourtant les méfaits ou les effets pervers? Ce LMD, version pâle et pâlissante de l’original européen, n’est-il pas un aveu d’impuissance camouflée de notre tutelle et de ses experts empressés à imaginer par eux-mêmes une réforme endogène capable d’adapter ses méthodes et ses contenus à l’environnement local, économique, social et culturel?

Les discours démagogiques sur la valorisation des compétences et du retour des exilés.


Au- delà des questions purement éthiques et morales, il y a ces questions cruciales qui ressortent de la compétence et de l’efficacité. Or, l’Algérie qui s’est engagée dans des réformes tout azimut ( politique, économique, sociale, judiciaire et éducatif…) ne souffre pas de manque d’intelligence et de moyens, mais d’une mauvaise gestion de ces ressources précieuses. Comme nous l’avons souligné en de multiples occasions, nous disposons d’énormes capitaux tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, et d’hommes compétents pour les faire fructifier. Cependant, nous ne faisons rien qui puisse mettre en valeur ces ressources diversifiées, humaines et matérielles. Pourquoi ? parce que les vraies compétences internes et celles de la diaspora ne bénéficient pas des sollicitudes et de l’intérêt qu’elles méritent de la part des pouvoirs publics.

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